lundi 23 février 2009

L'avenir de la presse est ici, sur Internet

On ne va pas tourner autour du pot continuellement et se mettre des oeillères sur le futur de la presse en France. Les annonceurs, comme le soulignait cet article du Monde il y a encore trois jours, font plier le prix des espaces publicitaires et ce depuis un an déjà. Ce qui est nouveau en revanche c'est que le phénomène ne concerne plus seulement la presse papier et magazine mais l'ensemble des médias jusqu'aux annonceurs eux-mêmes ! C'est le serpent qui se mord la queue et la migration totale des médias sur le web est inévitable, surtout si l'on parle de presse écrite.

En effet, pour appuyer cette prédiction, le président Sarkozy annonce la création d'un nouveau statut, celui d'éditeur de presse en ligne. En réalité ce genre de poste existe depuis la fin des années 1990 mais il aura fallu attendre 10 ans avant que le travail des e-journalistes soit considéré comme... un vrai travail. Car je pourrais vous en dire long sur la considération des journalistes-papier à l'égard des journalistes-web et les guéguerres entre les rédactions.

Bref, je lis ici et que la presse pourrait devenir une agrégation de blogs. Je vais essayer de traduire cela avec des mots simples : les journalistes (de presse écrite notamment) qui ont été limogés ces trois dernières années se sont réfugiés vers le web en créant des blogs ; et à l'inverse, les blogueurs de longue date deviennent soudainement des journalistes incontournables sur fond de légitimité temporelle.

J'ai bien peur que ces derniers ne fassent l'amalgame entre journalisme et bloging. Parler des médias et de la presse ne fait pas de soi un journaliste. C'est un vrai métier qui s'apprend dans des écoles ou sur le terrain. Après, que des journalistes deviennent ces fameux éditeurs de presse en ligne, c'est une autre histoire. Et celle-ci en revanche est bien légitime.

mardi 3 février 2009

600 millions pour la presse sur trois ans

La décision a été rendue publique depuis un certain temps déjà mais il fallait prendre le temps d'analyser les différentes réactions dans la presse et sur les blogs spécialisés. Il en ressort un sentiment global : "Mouai..."

Rappelons les principaux points de ces 600 millions d'euros répartis sur trois ans :

- Création d'un statut d'éditeur de presse en ligne
- Révision des droits d'auteur
- Développement du mécenat
- Abonnement gratuit aux jeunes de 18 ans du quotidien de leur choix pendant un an
- Modernisation du secteur de l'imprimerie
- Aide au développement du portage
- Baisse des cotisations sociales des distributeurs
- Annulation (cette année seulement) de la hausse des tarifs postaux pour la presse

Pour l'instant ces mesures constituent un livre vert - voire rouge au vu de l'urgence évoquée - et l'on attend les premières applications concrètes avec impatience.

Quoi qu'il en soit, elles se dérouleront sur une période de 3 ans et il n'en demeure pas moins quelques questions sur l'avenir de tous les intervenants sur la chaîne de la presse. Car parmi les mesures, on oublie de parler des licenciements effectués depuis 3 ans et qui se poursuivent, de tous ces journalistes qui galèrent de pige en pige pour vivre décemment. Donc assurer l'avenir de la presse, oui... mais sauvons d'abord ceux qui la font !